Le méthylphénidate a été synthétisé et commercialisé dès 1944 par la firme pharmaceutique ciba-geigy sous le nom commercial de Ritaline Depuis sa mise sur le marché le méthylphénidate a été indiqué dans plusieurs maladies telles que la fatigue chronique la dépression chez les sujets âgés la narcolepsie etc.
En France le méthylphénidate a été répertorié comme stupéfiant depuis 1971 et a obtenu l’autorisation de mise sur le marché AMM dans le traitement du trouble de déficit attentionnel avec hyperactivité tdah en 1975. Cette autorisation a été retirée en 1986 puis temporairement obtenue entre 1987 et 1994
Depuis 1995 le méthylphénidate a obtenu l’AMM comme traitement du tdah depuis 1999 le méthylphénidate a obtenu l’AMM dans le traitement de la narcolepsie.Actuellement l’utilisation thérapeutique la plus importante du méthylphénidate réside dans le traitement du trouble de déficit attentionnel et de l’hyperactivité
Doses | Quantité | Prix | Ritaline |
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30 mg | 30 Comprimés | 146 | |
30 mg | 60 Comprimés | 303 | |
30 mg | 90 Comprimés | 343 | |
30 mg | 120 Comprimés | 419 |
Le méthylphénidate comme la plupart des amphétamines est un médicament psychostimulant c’est un phénylisopropylamine traditionnellement apparenté aux amphétamines substitué d’une pipérazine.
Bien qu’apparentées le méthylphénidate est efficace dans le traitement du tdah alors que la plupart des autres molécules amphétaminiques présentent des résultats contradictoires concernant leur efficacité dans le traitement de ce trouble.
De même il semble que l’effet des molécules amphétaminiques sur la réduction du poids des sujets qui les consomment serait plus marqué que dans la population de sujets sous traitement par le méthylphénidate. Cependant l’effet anorexigène ainsi que l’effet négatif sur la croissance des enfants et adolescents qui recoivent le méthylphénidate ont été décrits depuis plus de deux décennies.
L’effet pharmacologique du méthylphénidate
Le méthylphénidate est rapidement absorbé après administration orale. Les concentrations plasmatiques maximales cmax observées entre 1 et 3 heures après la prise orale varient considérablement entre les individus.
La molécule a une demi-vie d’environ 2 à 3 heures et est rapidement métabolisée et excrétée dans les urines principalement sous forme du métabolite inactif l’acide ritalinique qui représente environ 80 de la dose ingérée. Seuls 3,8 % de la dose de méthylphénidate ingérée serait disponible après diffusion à travers la barrière hématoméningée pour exercer son effet neurotrope.
Au niveau synaptique le méthylphénidate se lie aux transporteurs de la dopamine et de la noradrénaline en bloquant sa fonction de recapture axonale de ces deux monoamines. Sur le plan neuroendocrinologique une augmentation des taux sériques d’hormone de croissance ainsi qu’une activation du système autonome sympathique avec une augmentation du rythme cardiaque et de l’excrétion urinaire de catécholamines sont décrites.
Ces modifications s’accompagnent sur le plan psychique d’une délation de l’humeur mais aussi chez certains individus d’une dysphorie d’une anxiété ainsi que d’une akathysie.
L’effet du méthylphénidate sur le cerveau
A dose thérapeutique le méthylphénidate bloque 60 % à 70 % des transporteurs striataux de la dopamine. Cependant dans d’autres régions comme au niveau des lobes frontaux le méthylphénidate bloque 70 % à 80 % des transporteurs de la noradrénaline qui sont disponibles pour la recapture de la dopamine et de la noradrénaline.
Dans une revue systématique de la littérature des études d’imagerie cérébrale fonctionnelle le méthylphénidate semble agir sur des régions du cerveau tels que les cortex frontal et pariétal ainsi que le cervelet plus spécifiquement le cortex frontal médial et inférieur a été démontré comme étant la région la plus impliquée dans le contrôle de l’inhibition au cours de l’accomplissement de tâches.
Dans une méta-analyse compilant ces études d’imagerie cérébrale fonctionnelle chez les sujets recevant le méthylphénidate la région cérébrale activée par ce médicament est surtout la région du cortex frontal inférieur et du lobe insulaire adjacent droit.
Cette région est importante dans le contrôle moteur l’inhibition des interférences et du transfert de l’attention d’une tâche à une autre. Cette fonction activatrice serait plutôt médiée par l’effet bloqueur de la recapture de la noradrénaline par le méthylphénidate.
L’activité du méthylphénidate sur cette région pourrait être incriminée dans la genèse d’une réduction de l’appétit. En effet le méthylphénidate pourrait surtout à travers son effet sur l’insula perturber l’équilibre entre la sensation de faim et la sensation de dégoût.
D’ailleurs plusieurs études incriminent cette région du lobe insulaire avec ses connexions étroites avec le cortex frontal et l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien dans la pathogénèse de l’anorexie mentale.
L’effet clinique du méthylphénidate sur le poids et l’appétit
La première méta-analyse qui a évalué l’effet des psychostimulants sur le poids a été publiée en 1982 et a montré que les sujets qui reçoivent ces médicaments présentent une perte de 18 de leur poids après le début du traitement.
La première méta-analyse évaluant l’effet du méthylphénidate sur l’appétit en prenant en considération le biais de publication et la qualité des études sélectionnées avait montré, en 2001 que la baisse de l’appétit est un risque encouru par un enfant sur 4 et la perte sévère de l’appétit est un risque encouru par un enfant sur 14.
Dans cette méta-analyse il a été signalé que les études incluses dans la recherche étaient peu solides sur le plan méthodologique incitant les lecteurs à interpréter les résultats avec prudence.
En 2004, une étude a été publiée évaluant l’effet du méthylphénidate chez des hommes obèses ne souffrant pas d’un trouble de déficit attentionnel. L’étude a montré que des doses peu élevées de méthylphénidate (0,5 et 1 mg kg/j) peuvent réduire de 28% l’apport calorique après une heure de la prise de méthylphénidate.
Après la découverte de l’importance du rôle que joue la leptine dans la régulation de l’appétit en 1994, la première étude qui a évalué l’effet du méthylphénidate sur la leptine et l’appétit chez des enfants souffrant de tdah a été publiée en 2007.
Selon les résultats de cette étude une diminution légère de l’appétit a été notée après le début du traitement par méthylphénidate chez 15 des participants cependant la prise d’une dose modérée de méthylphénidate 0 6 mg kg j n’a ni diminué significativement le poids des participants ni perturbé leur taux sérique de leptine.
En 2008, une autre revue s’est intéressée à l’effet des psychostimulants sur le poids et la taille des enfants et adolescents souffrant de trouble de déficit attentionnel avec hyperactivité. Cette étude avait montré que les enfants et adolescents qui reçoivent le méthylphénidate ou une autre molécule amphétaminique présentent une perte de poids significative qui s’atténuera avec le temps.
L’effet de la perte de poids selon cette revue de la littérature était plus marqué que l’effet de ralentissement de la croissance les auteurs ont expliqué la perte de poids et le retard de croissance par une perturbation au niveau du foie et du système nerveux central, de certains facteurs de croissance essentiel tel que l’ insulin growth factor-1 igf-1
En 2010, une étude a rapporté une moyenne de 1 86 ± 0 82 cm de diminution statistiquement significative de la taille de 146 enfants d’âge scolaire atteints de tdah après deux à quatre ans de traitement par le méthylphénidate d’après cette étude il n’y avait pas de différence significative au niveau du poids et de l’indice de masse corporelle liée au traitement par ce médicament.
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Conclusion
Le méthylphénidate est un médicament qui joue un rôle important dans la régulation de l’appétit et la perte de poids. Son activité au niveau neuronal provoque une augmentation synaptique de la dopamine et de la noradrénaline après blocage des transporteurs de ces deux monoamines. Cette activité est due à une activation de certaines zones cérébrales responsables du contrôle du mouvement moteur et de l’attention au cours de la performance de certaines tâches.
Ces zones sont surtout le cortex frontal inférieur et l’insula. Elles peuvent aussi être incriminées dans le contrôle de l’appétit à travers la sensation de dégoût dont est responsable l’activation du lobe insulaire.
Le méthylphénidate aurait probablement un effet anorexigène par le biais de son action sur l’insula. Cet effet est démontré dans les études précliniques bien que les doses et les voies d’administration du méthylphénidate diffèrent entre les animaux et l’homme.
Dans les études cliniques le méthylphénidate diminue le poids des enfants et adolescents qui la recoivent au cours des premiers trois à six mois de traitement essentiellement à cause de la réduction de l’appétit qu’il génère.
Après plusieurs mois de prise son effet sur la réduction du poids ne reste plus manifeste cliniquement plusieurs hypothèses sont émises dans le but de vouloir expliquer l’effet anorexigène du méthylphénidate sur le plan neuroendocrinologique.
Son effet perturbateur des taux de ghréline de leptine et d’adiponectine nécessite plus d’investigations en conclusion les femmes semblent être plus sensibles à son effet anorexigène démontrant ainsi probablement un rôle pour l’estrogène dans la potentialisation de son effet au niveau cérébral
Ecrit par : Gilbert Seidoux | Biologiste de formation universitaire et titulaire d’un troisième cycle en marketing et communication.
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